Située au centre exact de la bastide, l’église Notre-Dame du Gimontois occupe une place tout à fait singulière dans Gimont.
Contrairement à l'organisation habituelle des bastides, ici, ce n’est pas la halle qui trône au milieu de la ville, mais bien l’église. Cette configuration rare s’explique par l’influence des Cisterciens, fondateurs de la cité.
Édifiée entre les XIVe et XVe siècles, l’église s’impose par son clocher octogonal qui domine toute la ville. Cette tour repose sur une large base en pierre, surmontée d’une partie en brique, plus légère, pour en alléger la structure. Les cloches, quant à elles, sont suspendues à une charpente en bois. Le clocher est stratégiquement positionné sur la pente, renforcé à chaque angle par des contreforts massifs qui assurent la stabilité de l’ensemble.
Le long des murs de l’église, on peut encore observer les traces de constructions anciennes : autrefois, des habitations étaient accolées à l’édifice. Une proximité qui offrait à la fois un avantage spirituel : la proximité avec Dieu et un bénéfice économique non négligeable : un mur de moins à bâtir.
Classée à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1939, l’église renferme de nombreux éléments patrimoniaux remarquables. Dès l’entrée, le regard est attiré par le tympan orné d’une sculpture en pierre représentant l’Assomption de la Vierge. Cette œuvre du sculpteur Antonin Carlès, originaire de Gimont, date de la seconde moitié du XIXe siècle. Artiste reconnu, il obtint le grand prix de l’Exposition Universelle de 1889 et fut décoré de la Légion d’honneur en 1900.
À l’intérieur, la nef de style gothique impressionne par ses dimensions : 40 mètres de long sur 16 mètres de large. Elle est baignée par la lumière colorée de magnifiques vitraux. Le maître-autel, en marbre polychrome de Caunes-Minervois orné de décorations en bronze, est classé Monument Historique depuis 1905. Il se distingue par sa forme de tombeau.
L’église abrite également l’un des trois orgues historiques du Gers (Auch, Lombez et Gimont). Construit en 1772 par Godefroy Schmidt, l’orgue a été classé Monument Historique seulement trois ans plus tard, en 1775. Il a fait l’objet d’une restauration entre 1980 et 1984, par Robert Chavin.
Le chemin de croix, quant à lui, a été inauguré en 2013, il est né d’un projet artistique ambitieux porté par la paroisse après le vol, dans les années 1970, de presque tous les tableaux d’origine. Seuls cinq tableaux restaient sur 14, dont un en mauvais état. L’artiste local Cédric Lavaud a été sollicité pour créer une nouvelle série de tableaux en s'inspirant des textes bibliques mais aussi les propositions faites aux membres de la paroisse. Il conçu 15 œuvres lumineuses, audacieuses et modernes. En plus des 14 tableaux traditionnels, il a ajouté une 15e scène, celle de la Résurrection. L’artiste souligne et revendique : " avoir travaillé dans le désordre, au gré de mon inspiration. Je voulais apporter une touche de modernité, tout en plaisant au plus grand nombre. Enfin, je voulais une rupture dans la présentation, la fréquence et rompre avec les codes tout en restant respectueux."
