Depuis 2014, la restauration et l'aménagement de la tour accolée à l'abside de l'église ont révélé un exceptionnel ensemble roman dans lequel se conjuguent trois supports, architecture, sculpture et peinture, offrant des vestiges d'un immense intérêt.
La tour, carrée c'est comme cela qu'on l'appelle aujourd'hui, est dédiée à saint Victor. Ce n'est pas, semble-t-il, le Victor de Marseille, martyrisé en 303 ou 304, mais Victor de Damas, un soldat martyrisé en Syrie au IIIe siècle avec sainte Couronne.
La tour est divisée en trois zones : la partie inférieure est du XIe siècle, la partie médiane est de la fin du Moyen Age et la partie supérieure ne date que du XIXe siècle. Aujourd'hui, l'intérieur de la tour accueille un véritable trésor archéologique et artistique.
Les travaux de restauration, on mit au jour, de manière totalement fortuite, un arc en plein cintre, ses chapiteaux et ses supports placés entre l'abside et la tour. Il s'agit d'un véritable arc triomphal, en pierre de taille, aux blocs de moyen appareil parfaitement dressés et liés par des joins fins et réguliers. Petit à petit, on découvre alors plusieurs détails remarquables : les colonnes qui accueillent les chapiteaux sont très élancées, plus de 4 m de hauteur, elles sont constituée de tambours annelés tous différents les uns des autres et qui semblent posés à joints vifs, certains de ces tambours conservant une partie de leur décor peint d'origine, et surtout, la colonne et son chapiteau sont totalement dégagés du mur. Au printemps 2016, le nettoyage des murs, l'enlèvement des strates d'enduit les plus récentes offrent la possibilité d'admirer également la couche picturale visible à l'intérieur de la fenêtre orientale. Assez bien conservée, elle constitue sans doute le seul témoignage encore appréciable et pertinent au plan scientifique du décor peint qui se trouvait dans la partie basse de la tour à l'époque romane.
Cette dimension clairement exceptionnelle de la découverte de Saramon apparaît aussi et surtout dans la qualité et l'originalité proprement confondante des colonnes libres. Il faut souligner le caractère unique de cette élévation dans les édifices des XIe et XIIe siècles du Midi de la France. En effet, nulle part ailleurs, on ne voit des colonnes libres aussi élancées, aussi fines, dont les tambours, tous différents, ont été montés à joints vifs sans qu'un quelconque gauchissement ou fléchissement des supports apparaisse, plus de 900 ans après qu'ils ont été mis en place et après qu'ils ont reçu un nouveau poids installé au-dessus d'eux au cours du Moyen Age !